Suite à son départ, nous avons revu Eugen, étudiant moldave en anthropologie, résidant depuis quelques mois à Bucarest. Il nous livre son témoignage, ses considérations sur la vie en Roumanie, mais aussi, plus généralement, sur le sentiment que procure une expérience à l’étranger.
Pourquoi avoir choisi d’étudier en Roumanie ?
Pour plusieurs raisons. Avant tout, parce que je me sens Roumain, convaincu qu’un jour ou l’autre les deux pays finiront par être réunis. Je voulais donc connaître mon « pays d’origine ». Parallèlement j’avais besoin d’un nouveau challenge, de changer d’environnement afin de grandir et me développer du point de vue spirituel, intellectuel, voire professionnel. En restant en Moldavie, j’aurais eu la sensation de stagner. Ici, je vais pouvoir étudier, voyager, afin de rentrer au pays en ayant quelque chose de neuf à apporter.
En matière de reconnaissance des diplômes, qu’est ce que des études effectuées en Roumanie peuvent apporter de plus par rapport à la Moldavie ?
Je vais pouvoir découvrir un nouveau pays, une nouvelle ville et un nouveau mode de vie. Cela me permettra ensuite de faire valoir cette double nationalité et de comparer deux types de société. Je ne pourrais affirmer que les universités sont meilleures en Roumanie qu’en Moldavie car je commence tout juste mes études et je ne peux donc établir de comparaisons. Or, en Roumanie je vais pouvoir obtenir un degré d’études reconnues sur l’ensemble du territoire européen. Cela implique une meilleure reconnaissance des diplômes sur le marché du travail et la possibilité de bénéficier de tous les programmes mis en place par l’UE, tels qu’Erasmus, le SVE, les stages, etc. ...
Jusqu’ici, quelles sont tes impressions sur la vie en Roumanie ?
J’aime ce pays et les gens qui y vivent. La différence avec la Moldavie n’est pas si grande, si ce n’est une meilleure qualité de vie avec des transports en commun, le métro, des rues mieux entretenues. Cela m’a d’ailleurs paru difficile au début car, contrairement aux Européens habitués aux aspects de la mondialisation, il a fallu que je m’adapte, que je modifie mes références.
Aujourd’hui, je suis encore surpris de voir ces gens qui utilisent une carte, plutôt que de demander leur chemin, qui achètent leurs tickets de métro à des machines, plutôt que de s’adresser au chauffeur.
Ce que j’apprécie en revanche est l’absence de la population russe. Les Roumains n’ont pas le complexe d’infériorité qu’ont les Moldaves. Ils sont moins frustrés et par conséquent plus ouverts et sociables. Je n’ai pas encore eu le temps d’explorer la diversité sociale, mais jusqu’ici je ne regrette pas mon départ. Certes, ma famille et mes amis me manquent, mais je suis heureux d’avoir franchi le pas : confiant, me voila prêt à relever de nouveaux défis
interview réalisée par Marion Roussey, publié sur moldavie.fr
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