Les portes des écoles et
universités sont restées fermées en ce vendredi 21 septembre. À
l'image du 1er mai pour les travailleurs, les étudiants et lycéens
argentins disposent eux-aussi d'un Jour férié, inscrit dans le
calendrier. À Buenos Aires et dans les autres villes, de nombreux
événements culturels étaient organisés : concerts, expositions,
pique-niques géants et rues balisées offraient un espace privilégié
à la jeunesse venue assister aux festivités. Dans la province de
Jujuy, la Journée de l'étudiant est même reconnue legalement en
tant que fête nationale, comme le rapporte le journal „el
comercial“. Chaque année pendant dix jours, la ville de Jujuy
célèbre à la fois la Jeunesse et l'arrivée du printemps en
organisant simultanément un festival ainsi que sa fameuse élection
de la „reine de la Province“.
La date du 21 septembre
n'a pas été choisie au hasard. Si elle coincide avec le premier
jour du printemps, elle marque aussi la commémoration d'un événement
historique important. Le même jour de l'année 1888, le corps du
Président Sarmiento était rappatrié du Paraguay jusqu'au port de
Buenos Aires, où il devait être enterré, dix jours après sa mort.
Homme militaire et politique, il a, durant son mandat présidentiel
de 1868 à 1874, posé les fondements de l'éducation publique
argentine, en permettant notamment la création de plus de 800
écoles.
La Journée nationale de
l'étudiant est célébrée chaque année depuis 1902. Selon le
Journal „el comercial“, elle émane d'une proposition du futur
archéologue Salvador Debenedetti, alors qu'il présidait le centre
d'étudiants des lettres et philosophie de l'université de Buenos
Aires. La célébration s'est ensuite étendue au reste du pays. Elle
ne figure cependant pas parmi la liste des jours fériés
officiellement reconnus par le Ministère de l'Intérieur.
À
chaque jour sa fête
L'Argentine compte
actuellement 19 jours fériés dans l'année (contre 11 en France).
Hormis les fêtes d'origine religieuse - la religion catholique est
inscrite dans la Constitution comme religion d'Etat-, la majorité
des jours fériés ont une origine politique, pour célébrer
l'Indépendance, la découverte de l'Amérique ou encore commémorer
le douloureux épisode de la Guerre des Malvines, sujet sensible pour
les Argentins. À ces 16 jours fériés „généraux et
innamovibles", s'ajoutent trois jours „déplacables“, dont
la date varie chaque année afin de permettre aux travailleurs de
bénéficier d'un pont, ainsi que 13 autres fêtes applicables aux
membres des communautés juive, musulmane ou arménienne. Comme
partout dans le monde, la fête du travail a lieu le 1er mai.
Instituée en 1889 à Paris lors d'un congrès socialiste de la II
Internationale, elle marque à l'origine la commémoration du
massacre des „martyres de Chicago“, soit 48 des 340 000
travailleurs venus manifester le 1er mai 1886.
Une
fête internationale, en hommage aux luttes étudiantes
De nombreux autres pays
célèbrent la journée de l'étudiant. C'est le cas notamment de
l'Espagne, du Mexique, du Pérou, du Venezuela ou du Chili. La
plupart de ces États commémorent les mouvements de résistance
étudiante terminés bien souvent dans le sang et la répression. En
Colombie, les 8 et 9 juin sont dédiés en hommage aux massacres
d'étudiants qui manifestaient contre la corruption des gouvernements
au pouvoir. En Argentine, la jeunesse intellectuelle a elle aussi
souffert de la dictature. Comme le souligne le Ministère de
l'éducation, la Journée de la mémoire, célébrée le 24 mars de
chaque année, permet de rappeler la douloureuse censure politique
subie par le secteur universitaire sous la dictature militaire de
1976 à 1983.
article publié sur le journal international
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