fête traditionnelle au sud de la Bolivie |
Le 12 octobre est un
jour important en Amérique latine. Il y a 520 ans, Christophe Colomb
débarquait sur le continent, provoquant la rencontre culturelle
entre deux mondes opposés. En Argentine comme dans d'autres pays, la
date est célébrée chaque année sous le nom de „Journée de la
diversité culturelle“. Peu évoquée dans la presse, sa
commémoration révèle deux sentiments opposés : un certain
sentiment d'unité culturelle, partagé par les pays hispaniques,
terni par le souvenir douloureux des nombreuses persecutions exercées
sur les peuples indigènes. Aujourd'hui encore, celles-ci ne sont pas
toujours reconnues
.
.
Le vendredi 12 octobre
1492, un groupe d'explorateurs espagnols, représentants des Rois
catholiques d'Aragon et de Castille, débarquaient, après deux mois
de voyage en mer, sur une île appelée Guanahani, correspondant
aujourd'hui à San Salvador aux Bahamas. Le chef de l'expedition,
d'origine italienne et connu sous le nom de Cristóbal Colón en
espagnol, pensait qu'il était arrivé en Asie. Il mourut sans savoir
qu'il avait découvert un nouveau continent. Son arrivée marque le
début d'un processus d'hispanisation linguistique et culturelle de
l'ensemble des pays. Selon certains chercheurs, le continent
sud-américain présenterait la diversité linguistique la plus
importante au monde, comportant plus de 123 familles de langues. Les
plus importantes sont le maya, le quechua, l'aimara, le guarani et le
mapuche. Certaines d'entre elles sont utilisées dans le nord de
l'Argentine.
Le „Jour de la
Race“ devient la Journée de la diversité culturelle
Selon le journal
Argentina, la journée du 12 octobre marque „la naissance d'une
nouvelle identité, issue de la fusion entre les peuples d'origine et
les colonisateurs espagnols“. Sa célébration a été instituée
par l'ex-ministre espagnol Faustino Rodriguez San Pedro, Président
de l'Union Ibéro-américaine en 1913. En Argentine, elle devient
fête nationale en 1917 sous le gouvernement du Président Hipolito
Yrigoyen. Or à l'époque, elle était célébrée sous le nom de
„Fête de la race“, ce qui faisaient grincer des dents certains
gouvernements qui trouvaient à la dénomination une conotation „
offensive et discriminative“. Il faudra attendre 2010 en Argentine
pour que la Présidente Cristina Kirchner modifie le nom. La Fête de
la Race est remplacée aujourd'hui par la Journée de la diversité
culturelle. Elle est célébrée par une grande majorité des pays
d'Amérique du Sud et prend différentes dénominations, lesquelles
révèlent les divers niveaux d'intégration des indigènes dans la
société. Au Vénézuela, elle porte par exemple le nom de „Journée
de la résistance indigène“, suite à une décision promulguée
par Hugo Chavez en 2002.
Un jour férié
„déplacable“
La Journée de la
diversité culturelle est un jour férié en Argentine. Censée avoir
lieu le 12 octobre, elle a toutefois été avancée au lundi 8
octobre, afin de prolonger un week-end.
L'Argentine compte
actuellement 19 jours fériés dans l'année (contre 11 en France).
Hormis les fêtes d'origine religieuse - la religion catholique est
inscrite dans la Constitution comme religion d'Etat-, la majorité
des jours fériés ont une origine politique, pour célébrer
l'Indépendance, la Révolution de Mai ou encore commémorer le
douloureux épisode de la Guerre des Malvines, sujet sensible pour
les Argentins. À ces 16 jours fériés „généraux et
innamovibles", s'ajoutent trois jours „déplacables“, dont
la date varie chaque année afin de permettre aux travailleurs de
bénéficier d'un pont. La fête du débarquement de Christophe
Colomb en fait partie. Elle s'ajoute à celle célébrant la
souveraineté nationale et celle en hommage à San Martin, le „père
de la nation“ argentin. Le Ministère de l'Intérieur énumère
également 13 autres jours fériés, applicables aux membres des
communautés juive, musulmane ou arménienne.
article publié dans le journal international
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire