vendredi 13 avril 2012

Impressions d’une Française en Moldavie : Marion, journaliste.




merci à Klod, journaliste lui-aussi, avec qui j'ai vécu quelques aventures loin des sentiers battus et qui m'a accompagnée durant mon expérience.








Bonjour Marion, pourrais-tu te présenter rapidement ?

Je m’appelle Marion et je viens de France, plus précisément de Lyon même si, ayant multiplié les expériences à l’étranger depuis quelques années, je ne reviens chez moi que de temps en temps. Après avoir effectué des études de sciences politiques et de droit, j’ai décidé d’investir davantage de mon temps dans une passion que je nourrissais déjà depuis longtemps, celle du journalisme. C’est ainsi que je me suis retrouvée avec en main un billet d’avion pour la Moldavie.

Qu’est-ce qui t’a amenée en Moldavie, combien de temps y es-tu restée ?
j’ai commencé par chercher des offres de stages dans le journalisme en Europe. J’ai alors entendu parler d’un programme européen récemment mis en place : le service volontaire européen, lequel propose à de jeunes candidats d’aller travailler bénévolement dans l’un des pays membre du programme en échange d’une bourse et d’un support pédagogique et linguistique. J’ai postulé pour venir travailler pendant six mois au Centre de journalisme indépendant à Chisinau. Une fois sur place, j’ai accumulé d’autres projets (rédactrice pour un journal français, professeur dans un institut) afin de multiplier les expériences.

Tu avais certaines attentes, certains préjugés, avant de venir ? Comment tout cela a-t-il résisté à ton séjour ? Qu’est-ce qui t’a le plus surprise ?
La Moldavie est un pays méconnu en France et les informations relatées par la presse en donnent une vision assez négative. Je m’attendais à rencontrer des gens pauvres, menés par une politique corrompue et affichant une attitude froide et austère à l’image des personnages de Tintin et le sceptre d'Ottokar. La plupart de ces préjugés ont bien évidemment été balayés dès mon arrivée. Il m’a toutefois fallu attendre et faire beaucoup d’efforts avant de pouvoir réellement m’intégrer dans la société moldave. Si le mode de vie parait proche de l’Europe de l’Ouest, la mentalité diffère cependant et maitriser les deux langues pratiquées m’est rapidement apparu vital. Ce qui m’a le plus surprise en revanche, c’est cette bipolarité ancrée dans l’histoire et les mentalités, et perceptible dans tous les domaines. Comme animée d’un conflit ethnique, la Moldavie semble divisée en deux : les russophones d’un côté et les roumanophones de l’autre.

Es-tu allée jusqu’en Transnistrie ? Qu’en as-tu retenu ?
Bien qu’on me l’ait fortement déconseillé, je me suis rendue à Tiraspol, la capitale de cette région séparatiste qu’est la Transnistrie. Je n’ai rencontré aucun problème à la frontière si ce n’est une longue attente et des papiers à remplir dans lesquels je devais préciser que j’étais touriste. A Tiraspol l’unique langue pratiquée est le russe. On pouvait percevoir la présence de Moscou à travers des signes de propagande et l’aménagement des rues. Les Transnistriens que l’on a rencontrés se sont montrés très aimables avec nous.

Pour toi, la Moldavie en quelques adjectifs, ça donnerait quoi ?
De tous les pays que j’ai pu voir jusqu’à présent, la Moldavie est celui qui m’apparait le plus fascinant. Avec une histoire riche et une situation géopolitique extrêmement complexe, elle renferme un mélange de civilisations et offre à celui qui vient la visiter un panorama culturel impressionnant.

Sur le plan professionnel, que t’as apporté ton séjour ?
Les expériences au centre de journalisme et en tant que rédactrice pour le journal français m’ont ouvert un nouvel horizon : celui du journalisme international. J’ai eu un aperçu très complet du métier avec ses avantages et ses difficultés. Aujourd’hui installée en Argentine afin de poursuivre des études, j’espère pouvoir continuer dans cette direction et toujours en apprendre davantage sur le plan professionnel comme personnel.

Depuis que tu es partie, qu’est-ce qui te manque le plus ?
Mes amis, mes collègues ainsi que les nombreuses personnes rencontrées au cours de mon séjour me manquent énormément. En six mois, j’avais eu le temps de construire une nouvelle vie qui me plaisait beaucoup. Et comme souvent dans ces cas là, ce sont les petits détails de la vie quotidienne qui manquent le plus : les marshrutkas dans la rue, les passants conversant tour à tour en roumain et en russe, les odeurs etc.

On te reverra ici ?
Je compte revenir. Je ne sais encore quand et j’ai peur de ne jamais pouvoir retrouver ce que je viens de laisser mais même si le temps passe, les souvenirs restent.

Et si je te laisse conclure ?

J’ai déjà suffisamment parlé de moi. J’aimerais en revanche conseiller à tous les lecteurs qui liront ce blog, de ne jamais avoir peur de tenter une nouvelle expérience. La vie est très courte mais celui qui voyage renait un peu à chaque nouvelle destination !

 Interview disponible ici

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