mercredi 10 octobre 2012

Le 21 septembre, Journée nationale de l'Étudiant en Argentine

Les portes des écoles et universités sont restées fermées en ce vendredi 21 septembre. À l'image du 1er mai pour les travailleurs, les étudiants et lycéens argentins disposent eux-aussi d'un Jour férié, inscrit dans le calendrier. À Buenos Aires et dans les autres villes, de nombreux événements culturels étaient organisés : concerts, expositions, pique-niques géants et rues balisées offraient un espace privilégié à la jeunesse venue assister aux festivités. Dans la province de Jujuy, la Journée de l'étudiant est même reconnue legalement en tant que fête nationale, comme le rapporte le journal „el comercial“. Chaque année pendant dix jours, la ville de Jujuy célèbre à la fois la Jeunesse et l'arrivée du printemps en organisant simultanément un festival ainsi que sa fameuse élection de la „reine de la Province“. 


La date du 21 septembre n'a pas été choisie au hasard. Si elle coincide avec le premier jour du printemps, elle marque aussi la commémoration d'un événement historique important. Le même jour de l'année 1888, le corps du Président Sarmiento était rappatrié du Paraguay jusqu'au port de Buenos Aires, où il devait être enterré, dix jours après sa mort. Homme militaire et politique, il a, durant son mandat présidentiel de 1868 à 1874, posé les fondements de l'éducation publique argentine, en permettant notamment la création de plus de 800 écoles.

La Journée nationale de l'étudiant est célébrée chaque année depuis 1902. Selon le Journal „el comercial“, elle émane d'une proposition du futur archéologue Salvador Debenedetti, alors qu'il présidait le centre d'étudiants des lettres et philosophie de l'université de Buenos Aires. La célébration s'est ensuite étendue au reste du pays. Elle ne figure cependant pas parmi la liste des jours fériés officiellement reconnus par le Ministère de l'Intérieur.

À chaque jour sa fête

L'Argentine compte actuellement 19 jours fériés dans l'année (contre 11 en France). Hormis les fêtes d'origine religieuse - la religion catholique est inscrite dans la Constitution comme religion d'Etat-, la majorité des jours fériés ont une origine politique, pour célébrer l'Indépendance, la découverte de l'Amérique ou encore commémorer le douloureux épisode de la Guerre des Malvines, sujet sensible pour les Argentins. À ces 16 jours fériés „généraux et innamovibles", s'ajoutent trois jours „déplacables“, dont la date varie chaque année afin de permettre aux travailleurs de bénéficier d'un pont, ainsi que 13 autres fêtes applicables aux membres des communautés juive, musulmane ou arménienne. Comme partout dans le monde, la fête du travail a lieu le 1er mai. Instituée en 1889 à Paris lors d'un congrès socialiste de la II Internationale, elle marque à l'origine la commémoration du massacre des „martyres de Chicago“, soit 48 des 340 000 travailleurs venus manifester le 1er mai 1886.

Une fête internationale, en hommage aux luttes étudiantes

De nombreux autres pays célèbrent la journée de l'étudiant. C'est le cas notamment de l'Espagne, du Mexique, du Pérou, du Venezuela ou du Chili. La plupart de ces États commémorent les mouvements de résistance étudiante terminés bien souvent dans le sang et la répression. En Colombie, les 8 et 9 juin sont dédiés en hommage aux massacres d'étudiants qui manifestaient contre la corruption des gouvernements au pouvoir. En Argentine, la jeunesse intellectuelle a elle aussi souffert de la dictature. Comme le souligne le Ministère de l'éducation, la Journée de la mémoire, célébrée le 24 mars de chaque année, permet de rappeler la douloureuse censure politique subie par le secteur universitaire sous la dictature militaire de 1976 à 1983.

article publié sur le journal international



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